La Tranchée des Baionnettes

12 juin 1916.

Récit d’un lieutenant d’infanterie :

Comment rappeler ici ce bombardement du 12 juin, le lieutenant écrivait des ordres sous un a
bri de terre qui s’effondre au moment même où il l’évacue, mes servants et mes pièces disparaissent sous des avalanches !
Par trois fois, je suis enseveli et la terre remuant autour de moi m’indiquent des hommes enterrés qui étouffent. De nos mains, nous fouillons le sol, nous exhumant mutuellement.
Hélas, nos mitrailleuses, des Saint-Etienne, armes précises de stand, mais bien compliquées sur un champ de bataille bouleversé, étaient dans un état pitoyable, la boue et la poussière en ayant eu raison.
Vers minuit descendant vers le PC, j’empruntai la ligne 1bis, où se tenait en réserve la 1ére compagnie : ses soldats debout étaient tous accoudés au parapet, veillant, le fusil près d’eux, baïonnette au canon.
L’un d’eux, assis au milieu du boyau retint mon attention car je l’avais interpellé et il n’avait pas bronché.
J’eus alors la sensation qu’il était raidi par la mort.
Je l’ interpellais à nouveau et il ne répondit pas.Les autres, debout, ne font aucun geste, ne parlent pas.
J’en secoue quelques uns, je leur parle. Ils sont tous raidis, morts dans l’attitude du combattant, plus de cinquante ainsi.
De quoi étaient-ils morts ? Asphyxiés sans doute ou violemment commotionnés par une explosion.
En tout cas, ils n’avaient aucune trace d’hémorragie apparente.

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